Heinrich Heine, six poèmes du Livre des chants
clarinette basse, cor, piano, percussionniste, alto, violoncelle
Paris, Cité de la Musique
Barbara Hendricks et les solistes de l'Ensemble intercontemporain.
Composée en avril et mai 2001, cette œuvre marque pour moi le retour à l'écriture vocale, un an et demi après La Morte meditata, pour mezzo-soprano et ensemble. Si dans cette précédente pièce, je m'étais tourné vers le poète italien Giuseppe Ungaretti, c'est Heinrich Heine qui est ici mis à l'honneur, à travers six poèmes choisis dans Le Livre des chants. Bien qu‘appartenant à des cycles différents (et plus précisément à l'Intermezzo lyrique, au Retour, et aux Nocturnes), ces textes forment ici un tout : l'œuvre musicale est d'un seul tenant, la récurrence du premier poème avant la section finale contribuant à donner un caractère unitaire à la forme. Rompant avec l'atmosphère joyeuse et virtuose de Troisième round ou des Danses interrompues, cette œuvre témoigne de ma volonté de revenir à une écriture lyrique, éloignée des références aux musiques populaires (bien qu'une fausse comptine rythme la section centrale, la plus longue de la pièce). Après avoir (momentanément, je pense) épuisé le champ des emprunts au jazz ou à la techno, j'ai éprouvé le besoin d'élaborer un univers musical plus ascétique. Ce désir de créer des couleurs sonores sombres a été déterminant dans le choix de l'effectif qui, percussion mise à part, pourrait reposer sur le principe d'une transposition vers le registre grave de l'instrumentation du Pierrot Lunaire (puisque par rapport à Schoenberg, j'ai remplacé ici la flûte par le cor, la clarinette par la clarinette basse, et le violon par l'alto). Les six instruments fonctionnent comme un écrin, à l'intérieur duquel la voix se déploie avec le plus de liberté possible (la complexité de l'écriture rythmique pour la soprano visant paradoxalement à recréer un sentiment de naturel dans la prosodie). Les nombreux changements de tempi, la longueur inhabituelle des textes (pour une œuvre d'à peu près vingt cinq minutes), l'absence de mélismes sont autant d'éléments qui participent à faire de cette pièce un récit chanté, reposant sur des dramaturgies imaginaires, dans un style vocal proche du récitatif et donc de l'opéra. Commande de l'Ensemble intercontemporain, Das Erschafft der Dichter nicht est dédiée à Barbara Hendricks.
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