Pour cette pièce, Court Studies, j’ai extrait six séquences de l’opéra que j’ai écrit avec Meredith Oakes, The Tempest (il s’agit de six solos confiés aux membres de la cour de Naples), librement transcrits pour quatre instruments (violon, clarinette, violoncelle, piano). Les trois premières sont extraites d’une scène de l’opéra (Antonio : « Monsieur, je l’ai vu dans l’eau / se battant courageusement pour son pays » ; Sebastian : « Milan, votre vanité, votre ambition / nous a amenés sur cette rive perdue » ; le Roi de Naples : « Oh Prince de Naples et Milan / Quel poisson a fait son repas de vous. »). Les interjections ventriloques d’Ariel sont ici omises, la dispute entre Antonio et Sebastian est donc purement humaine et musicale à l’origine. Les deux autres séquences sont présentées hors du déroulement chronologique de l’intrigue (Antonio : « Vous ne pardonnerez à aucun coût / Vous avez gagné j’ai perdu » est la dernière plaidoirie, proche de la fin de l’opéra ; tandis que Gonzalo : « Monsieur, être gai / ceci est remarquable / s’il vous plaît ne pleurez pas votre Majesté » est la première scène chantée, lorsqu’ils arrivent sur la rive). La séquence finale (Le Roi de Naples : « La mer se moque/ Notre recherche sur cette terre/ Il a perdu ») a été composée, pure coïncidence, dans une chambre sur le bord de mer à Aldebourgh.
Thomas Adès, extrait du programme du festival Présences de Radio France 2007, reproduit avec l’aimable autorisation de Radio France.