Selon le compositeur, « le titre de Counterparts (Contre-parties) tend à suggérer, au-delà du niveau purement sonore, le caractère contrapuntique sous- (et même sur-) jacent de cette œuvre en un seul mouvement et l'étendue dans laquelle les composants de la polyphonie se complètent et se répondent, directement et indirectement, (...) explicitement et implicitement (...). Les phases de l'œuvre définies sur le plan de l'instrument et du timbre, sont, en tant qu'ensembles, des « sommes », des compressions composées. » Dans la continuité du flux musical, on ne perçoit pas de phases formelles identifiables. Counterparts se déroule selon des transformations constantes. Au début de la pièce, les deux trompettes sont en osmose en un contrepoint mélodique et rythmique ; les trois autres instruments du quintette vont ensuite les rejoindre. Les cinq cuivres s'unissent en des polyphonies complexes dans lesquelles diverses divisions rythmiques se superposent. Dans l'évolution de la pièce, la complexité des rapports entre les voix instrumentales s'accentue : modifications métriques, oppositions de timbres (par le jeu des changements de sourdines), contrastes de densités (saturation des lignes instrumentales, nombre de cuivres jouant simultanément). Dans cette musique foisonnante, tous les éléments sont envisagés en contrepartie, les uns par rapport aux autres.
Norman Ryan, édition Schirmer.