Prévue à l'origine pour être une transcription pour orgue de la pièce pour clavecin Continuum, la Seconde Étude est devenue finalement une pièce originale qui repose sur les mêmes illusions acoustiques que Continuum mais s'en différencie par la nature des successions d'intervalles et de couleurs sonores mises en jeu.
« Cette étude, précise le compositeur, doit être jouée à une vitesse extrêmement rapide, de telle sorte que les sons individuels deviennent quasiment impossibles à percevoir : le mouvement se fondra presque dans un continuum. »
En dehors de cette tentative de produire une continuité apparente à partir d'une discontinuité réelle, ce qui caractérise cette Seconde Étude pour orgue c'est, comme dans le cas du Continuum pour clavecin, un cheminement harmonique qui progresse de pilier en pilier par modifications graduelles infinitésimales, ainsi qu'une utilisation particulièrement efficace de certaines illusions acoustiques de ralentissements et d'accélérations, obtenues soit par le procédé du déphasage rythmique entre les figures confiées aux deux mains, soit par allongement ou raccourcissement de la périodicité qui sépare deux apparitions successives des notes les plus aiguës ou les plus graves des cellules mélodiques et rythmiques.
Programme du 20 janvier-18 février 1994 du Festival Présence de Radio France.