Cloison électromagnétique faite de résonances, Corralejas est une métaphore de tradition. Et de liberté?
Il y a deux images derrière ce projet d’objet-installation sonore. La première est celle de la cloison. La cloison comme symbole de l’impossibilité d’accès à la terre.
Un de facteurs le plus importants du conflit colombien a été la propriété de la terre. Pendant plusieurs décennies, plusieurs milliers de paysans ont été chassés de leurs terres par la violence paramilitaire avec une grande complicité du gouvernement et d’une élite composée en grand nombre par éleveurs de bovins.
La deuxième image est celle de l’électricité. Des fils d’acier sont mis en branle par un système robotisé d’électro-imans produisant des champs magnétiques. Les cordes se mettent ainsi à résonner, créant une atmosphère sonore imposante, enveloppante. Une prison inévitable et invisible bâtit en abstraction de la douleur des victimes et du silence de victimaires.
Le nom de Corralejas fait référence aux fêtes populaires de cette région du nord de la Colombie au cours desquelles on torée dans la même arène plusieurs novillos à la fois, et les spectateurs sont libres d’y accéder en toréadors improvisés.
Daniel Zea, site internet du compositeur.