L'énergie particulière des deux sources sonores ambivalentes mais complémentaires, l'acoustique et l'électronique, s'organisent dans le continuum sonore comme un rituel d'échange. Le mouvement métaphorique propre de ces deux univers traduit dans son ensemble l'espace sonore investi dans cette composition, de même qu'il lui donne sa forme générale.
L'écriture instrumentale a été réalisée avec l'aide du logiciel PatchWork, les échantillons sonores ont été créés et traités sur SVP et par la Sim. Une librairie PatchWork a été développée et est utilisée dans cette pièce pour générer le matériau musical. Je suis parti d'une ligne mélodique – série de départ jouée au violoncelle seul au début – que j'ai progressivement développée en y substituant des notes et des rythmes répétés pour créer des pôles harmoniques et rythmiques.
Les sons électroniques proviennent exclusivement de sons acoustiques (traitement), l'idée étant, soit de renouveller, soit de prolonger ou de disperser par l'électronique les timbres acoustiques inhérents des instruments présentés. La synthèse en temps réel appliquée au violoncelle seul, manifeste le lien direct, quasi spontané, entre les sons de synthèse différée et les sons acoustiques tandis que le piano synthétique indique un palier intermédiaire entre l'échantillon traité et le son instrumental pur. Il réalise aussi des prouesses de virtuosité inégalables de la part d'un pianiste réel (spécialement ici au niveau des ambitus), et témoigne ainsi d'une nouvelle alternance dans le jeu instrumental. Enfin, la fûte et le cor sont les accompagnateurs du violoncelle, leur rôle, souvent secondaire par rapport à ce dernier, étant d'apporter une couleur supplémentaire à l'ensemble.
Frank Pecquet.