Formé au départ à la flûte à bec, Wolfram Schurig étudie la composition auprès de Hans-Ulrich Lehmann et de Helmut Lachenmann à l’Université de musique de Zurich de 1989 à 1992 et continue la flûte avec Kees Boeke. Il poursuit ses études de composition de troisième cycle avec Helmut Lachenmann à la Musikhochschule de Stuttgart.
Détenteur d’un diplôme d’enseignement avec distinction, Wolfram Schurig est, de 1992 à 1994, chargé de cours de méthodologie de l’enseignement instrumental et de pratique de l’enseignement au Landeskonservatorium de Feldkirch. En 1993, il est invité à enseigner aux cours d’été de Darmstadt. Depuis 2007, il est professeur invité à l’université des arts de Graz. Il donne par ailleurs des conférences à l’Institut de musicologie de l’Université d’Innsbruck et a été professeur invité de composition à la Hochschule für Musik und Theater Felix Mendelssohn Bartholdy de Leipzig en 2010.
De 1995 à 2006, il est chargé de la direction artistique du festival bludenzer tage zeitgemäßer musik ; c’est dans ce cadre qu’il initie et co-édite la série « New Music and Aesthetics in the 21st Century » de Wolke Verlag, qui compte neuf volumes. Il mène également des activités journalistiques dans les revues Positionen et Musik & Ästhetik.
Ses œuvres ont été interprétées notamment par le Quatuor Arditti, l’ensemble recherche, l’Ensemble Avance Köln, Klangforum Wien, Rundfunksymphonieorchester Wien, Musica Nova, et dirigées par Sylvain Cambreling, Emilio Pomarico, Peter Rundel, Arturo Tamayo et Johannes Kalitzke. Elles ont été programmées entre autres aux Donaueschinger Musiktage, aux Wittener Tage für Neue Kammermusik, au Wien Modern, Musikprotokoll (Graz), Akademie der Künste (Berlin), à l’Ircam, Salzburger Festspiele et Klangspuren Schwaz. Il écrit également pour la radio (ORF, WDR, RAI, SFB et la Deutschlandradio).
Le compositeur explique : « Il s’agissait et il s’agit toujours moins pour moi d’élaborer un style personnel ou de consolider un langage musical contraignant, dont le vocabulaire — une fois établi — doit être travaillé avec une assiduité autoréférentielle. Il me semble plutôt important de trouver un chemin au cours duquel la perception musicale et — sur cette base — l’expérience artistique deviennent toujours différentes et, dans le meilleur des cas, toujours nouvelles ». En cela, Schurig est bien un héritier de la conception de Lachenmann : « composer doit vouloir dire : aider l’imagination à dépasser ses limites ».
Pour ce faire, Wolfram Schurig nourrit sa réflexion de tout un travail de recherche et d’archive qui vient alimenter sa « pratique d’exécution historiquement informée » de la flûte à bec sur la période du XIVe au XVIIIe siècle. Grand connaisseur de musique baroque dont il aime à interpréter des compositeurs oubliés qu’il remet au jour, il réalise la synthèse de ses savoirs avec son activité de composition de musique contemporaine, notamment avec parcours, pour clavecin (2013). Ces emprunts à la tradition musicale se traduisent dans plusieurs titres d’œuvres : « Capriccio » (2017, 2020, 2022), « ostinati » (2017), « Ricercata » (2021). Le compositeur les pense comme un retour à une forme de simplicité face à un « nouvel académisme » de la création contemporaine où selon lui « l’on produit sans fin des choses insignifiantes1 ».
Le label Kairos lui consacre un CD portrait en 2005, puis un nouveau en 2021 ; ses œuvres sont éditées par Ariadne Verlag, et plus récemment aux éditions Gravis.
Prix et bourses
- Prix d’encouragement de la fondation Ernst von Siemens, 2008 ;
- Prix de composition de la Erste Bank, bourse de composition du Land du Vorarlberg, 2004Â ;
- Prix d’encouragement de la Conférence internationale du lac de Constance, 1998 ;
- Prix de soutien pour la science et l’art du Land du Vorarlberg, 1996 ;
- Prix Hindemith de Plön, 1996 ;
- Bourse de la Villa Musica Ă Mayence, 1993Â ;
- Prix du Concours de composition de la WDR de Cologne, 1992.
1. « der neue Akademismus, wo Belanglosigkeiten ohne Ende produziert werden », in Silvia Thurner, « „Von der Faszination des Aufspürens offener Enden.“ Wolfram Schurig komponiert Neue Musik und wiederbelebt Alte Musik », Kultur Zeitschrift für Kultur und Gesellschaft, juin 2018, p. 76.