Don du Poème

Je t'apporte l'enfant d'une nuit d'Idumée !Noire, à l'aile saignante et pâle. Déplumée,Par le verre brûlé d'aromates et d'or.Par les carreaux glacés. Hélas ! mornes encoreL'aurore se jeta sur la lampe angélique,Palmes ! et quand elle a montré cette reliqueA ce père essayant un sourire ennemi,La solitude bleue et stérile a frémi.O la berceuse, avec ta fille et l'innocenceDe vos pieds froids, accueille une horrible naissanceEt ta voix rappelant viole et clavecin.Avec le doigt fané presseras-tu le seinPar qui coule en blancheur sibylline la femmePour les lèvres que l'air du vierge azur affame ?

Improvisation I

Le vierge, le vivace et le bel aujourd'huiVa-t-il nous déchirer avec un coup d'aile ivreCe lac dur oublié que hante sous le givreLe transparent glacier des vols qui n'ont pas fui !

Un cygne d'autrefois se souvient que c'est luiMagnifique mais qui sans espoir se délivrePour n'avoir pas chanté la région où vivreQuand du stérile hiver a resplendi l'ennui.

Tout son col secouera cette blanche agoniePar l'espace infligée à l'oiseau qui le nie,Mais non l'horreur du sol où le plumage est pris.

Fantôme qu'à ce lieu son pur éclat assigne,Il s'immobilise au songe froid de méprisQue vêt parmi l'exil inutile le Cygne.

Improvisation II

Une dentelle s'abolitDans le doute du Jeu suprêmeA n'entrouvrir comme un blasphèmeQu'absence éternelle de lit.

Cet unanime blanc conflitD'une guirlande avec la même,Enfui contre la vitre blêmeFlotte plus qu'il n'ensevelit.

Mais chez qui du rêve se doreTristement dort une mandoreAu creux néant musicien

Telle que vers quelque fenêtreSelon nul ventre que le sien,Filial on aurait pu naître.

Improvisation III

A la nue accablante tuBasse de basalte et de lavesA même les échos esclaves

TombeauAnniversaire- Janvier 1897Le noir roc courroucé que la bise le rouleNe s'arrêtera si sous de pieuses mainsTâtant sa ressemblance avec les maux humainsComme pour en bénir quelque funeste moule

Ici presque toujours si le ramier roucouleCet immatériel deuil opprime de maintsNubiles plis l'astre mûri des lendemainsDont un scintillement argentera la foule

Qui cherche, parcourant le solitaire bondTantôt extérieur de notre vagabond -Verlaine ? Il est caché parmi l'herbe Verlaine

A ne surprendre que naïvement d'accordLa lèvre sans y boire ou tarir son haleineUn peu profond ruisseau calomnié la mort.


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