Nicole Lizée étudie la composition musicale à l’Université McGill de Montréal avec Denys Bouliane et John Rea. Elle obtient une Maîtrise en 2001.
Fascinée par les technologies désuètes (période 1960-1980), Nicole Lizée explore le dysfonctionnement, la renaissance de l’obsolète, et l’exploitation de l’imperfection et du glitch (artefact) pour, dit-elle, « aller sous la surface des choses, et créer d’autres univers ». À ce titre, elle inclut dans ses compositions un instrumentarium peu orthodoxe, notamment des consoles de jeux vidéo Atari 2600, des omnichords, des stylophones, des jeux Simon™, ou des bandes pour karaoké.
Riche d’une vaste palette musicale, allant du métal à la musique contemporaine en passant par le krautrock, Nicole Lizée est profondément marquée par la culture DJ. Elle-même platiniste, Lizée intègre les techniques de DJ à ses compositions par le biais d’une notation précise, comme dans This Will Not Be Televised, pour ensemble de chambre et platine, une de ses oeuvres phares, classée parmi les 10 œuvres retenues à l’édition 2008 de la Tribune internationale de compositeurs de l’UNESCO.
Elle entretient également un lien très fort avec le cinéma. Les films de réalisateurs comme Alfred Hitchcock, David Lynch, Stanley Kubrick ou Quentin Tarantino sont le socle d’une série de compositions offrant une illustration de son travail de recontextualisation, proche de l’idée de remix ou de mash-up (Tarantino Études, Kubrick Études). En 2015, elle est la protégée du compositeur Howard Shore dans le cadre du programme de mentorat 2015 des Prix du Gouverneur général pour les arts du spectacle, commandité par la Fondation Keg Spirit.
Nicole Lizée reçoit des commandes d’entités renommées telles que Kronos Quartet, le New York Philharmonic, le San Francisco Symphony, l’Orchestre du Centre National des Arts, le Toronto Symphony Orchestra, l’Orchestre symphonique de Montréal, le Vancouver Symphony Orchestra, le Quator Bozzini, le Banff Centre, So Percussion, stargaze, l’Australian Art Orchestra, ou encore Music on Main, Tapestry Opera, Standing Wave, et Soundstreams.
Sa musique est jouée dans le monde entier dans des salles telles que le Carnegie Hall (New York), le Royal Albert Hall (Londres), le Muziekgebouw (Amsterdam) ou la Cité de la Musique (Paris), ainsi que dans des festivals comme les BBC Proms (Royaume-Uni), Huddersfield (Royaume-Uni), Roskilde (Danemark), Bang On a Can (États-Unis), Classical : NEXT (Rotterdam), Barbican’s Sound Unbound (Royaume-Uni), Metropolis (Australie), Sydney Festival (Australie), X Avant (Canada), Other Minds (San Francisco), C3 (Berlin), Switchboard (San Francisco), Melos-Ethos (Slovaquie), Casalmaggiore (Italie) et Dark Music Days (Islande).
Elle est titulaire de nombreux prix et distinctions, dont le Prix Robert Fleming 2002 du Conseil des Arts du Canada. En 2013, elle reçoit le prix Jules-Léger du Conseil des Arts du Canada pour la nouvelle musique de chambre. En 2017, elle reçoit le prix Jan. V. Matejcek de la SOCAN. De 2016 à 2018, elle est compositrice en résidence au Music on Main de Vancouver. En 2019, le Conseil des arts et des lettres du Québec et le Conseil québécois de la musique lui remettent le Prix Opus du compositeur (SIC) de l’année.
Nicole Lizée est également boursière Lucas Artists (Californie) et de la fondation Civitella Ranieri (Italie). En 2014, son œuvre pour piano et glitch notée, Hitchcock Études, est choisie par la Société internationale pour la musique contemporaine et présentée aux Journées mondiales de la musique de Wroclaw, en Pologne.