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Composé par Feliz Anne Reyes Macahis , concert du 22 juin 2024
La manière dont nous écoutons un·e conteur·euse d’histoire diffère selon les personnes et les circonstances. On peut porter son attention d’abord sur la personne du·de la conteur.euse – sa voix, ses gestes, sa démarche, sa posture ; ou s’intéresser à son environnement, qui prend alors le pas sur la narration. Étudiant moi-même des chants épiques traditionnels, qui peuvent durer des heures, mon attention s’attache à des éléments hétérogènes selon le moment. L’esprit et la spontanéité du·de la conteur·euse me fascinent, autant que le pouvoir et la beauté de sa voix. Mon degré de familiarité au langage utilisé ajoute une dimension supplémentaire à l’impression générale.
Que je maîtrise ou non la langue, chaque instant d’écoute est une expérience valable, susceptible de convoquer une imagerie singulière. Une part non négligeable de mon travail est dédiée à la transcription et la traduction, en tant qu’outils de base pour exploiter les caractéristiques de mes sources primaires, en l’occurrence les archives audio que j’utilise dans le cadre de mes recherches artistiques. Pour chaque pièce, je me concentre sur un aspect particulier. Ainsi, Diwata tente d’explorer la notion de matérialité de la voix, et de la documentation proprement dite : une archive audio datant de juillet 2000 de Fabio Dalasay chantant un épisode de l’épopée Agyu d’Agusan Manobo (enregistrement réalisé in situ par Margarita Cembrano, Philippines Epics and Ballads Archive, Box 6. 6.1). Cette pièce élargit également le rôle de la voix des instrumentistes dans le cadre de mon écriture d’ensemble. Au-delà de la théâtralité suscitée par ces voix, et de leur contribution à étoffer le son des instruments, je veux ici évoquer un objet, une image ou un espace partagés, dans lesquels chacun pourra se retrouver ou s’identifier.
Toutes ces considérations peuvent apparaître assez nébuleuses en l’état, mais peut-être trouverai-je des éclaircissements lorsque j’aurai terminé ma thèse, ou, peut-être aussi, tout cela est-il destiné à rester nébuleux. « Diwata » est un mot commun à de nombreuses langues parlées aux Philippines. Il peut désigner une nymphe, une divinité, un esprit de la nature – il se rapproche en cela du mot sanscrit « Devatā » dont il dérive. Dans cette pièce, je fais plus particulièrement référence au nom que l’on donne aux esprits qui guident les interprètes de chants épiques.
Feliz Anne Reyes Macahis
15 juillet 2024 00:12:06
9 juillet 2024 00:10:52
9 juillet 2024 00:30:12
29 novembre 2024
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3 décembre 2024
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