Né à Grasse le 16 Août 1930, c’est à Marseille qui’l obtient en 1954 un Doctorat scientifique qui ne le dévie pas de sa vocation de compositeur. Il recevra à Paris les précieux conseils d’André Jouve pour l’harmonie et de Louis Saguer pour la composition.Vivant à Marseille depuis 1962, il a abordé la musique instrumentale et vocale avec plus de 70 oeuvres à son catalogue.

Autodidacte et de caractère profondément passionné, il avoue sa prédilection pour la voix, «venant», dit-il lui-même, «d’un goût prononcé pour l’instrument en soi, pour la musique a capella, pour la recherche d’un texte, donc pour la relation poésie-musique» (Lucien Guérinel est aussi poète et l’auteur de plusieurs recueils), «pour les formes courtes (le lied est un genre majeur), dont l’interêt littéralement nuptial est susceptible de donner des éblouissements définitifs»… Ses trois oeuvres Sept Fragments d’Archiloque (donnée au Festival Estival de Paris 1990), Quatre poèmes d’Eugenio Montale (Musicora 1993) et Quatre chants pour un visage (Marseille 1993) réunies en un CD, et d’où se dégagent, selon les mots de Jean Roy «la sobriété de l’écriture, la force rythmique, l’intensité expressive, le sens des proportions, la couleur aussi…» ont été distingués par un «Choc» du Monde de la Musique et un «disque de l’année» des Editions Marabout. Leurs interprètes ont reçu, en outre, une nomination aux Victoires de la Musique 1997.

En dehors de la musique vocale, Lucien Guérinel avoue également une prédilection pour le «quator» qui, dit-il, «impose tant de respect, fit tant de sommets et demeure comme un appel irrésistible à aller ‘se perdre’ en lui». Son second quatuor Strophe 21 obtient d’ailleurs le Second Prix du «Concours de Composition pour Quatuor à cordes» de la Fondation Philip Morris à Paris en 1983 et sera le premier quator français à être joué en Chine populaire en 1987. A l’écoute de ce quator, ainsi que de Contre-Chant, Soleil Ployé et Ce Chant de Brume, Jean Roy se dit frappé par le frémissement et la chaleur qui en émanent, un lyrisme pudique. «C’est une musique», ajoute-t-il, «qui va droit à l’essentiel… et connaît, émue et mystérieuse, la valeur des silences».

Malgré ses attaches avec la tradition et les sources profondes de sa musique, que ce soit à travers ses racines celtes, le Romantisme allemand ou le Monde méditerranéen, en particulier la Grèce qu’illustre le Cycle Thébain de Sophocle (35 représentations dont 2 au Théâtre d’Epidaure !), Lucien Guérinel n’exclut nullement la recherche et l’ouverture comme le montre l’utilisation de l’électroacoustique dans ses 24 Préludes pour Nolde, créés en 1992 et repris au Festival «Musiques 97» au Théâtre de la Criée à Marseille.

Sa collaboration avec Résonance Contemporaine se traduit par deux oeuvres, Un semblant de lumière (pour choeur amateur de femmes) en 1995, et Naissance de l’Aube (pour 6 voix de femmes, baryton et 9 vents) en 1999.Il met en musique son recueil de poèmes La Sentence Nue (publié chez Chambelland à Paris), «musique qui» écrit encore Jean Roy «va de strophe en strophe, comme d’émotion en émotion, jusqu’à ce seuil de lumière et de silence où l’amour distance la mort, comment en dire la grandeur ?…»

Catalogue des éditions Jobert

© Ircam-Centre Pompidou, 2002


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