Johannes Boris Borowski étudie la composition avec Hanspeter Kyburz à Berlin et Marco Stroppa à Paris, puis la théorie de la musique avec Jörg Mainka à Berlin. Il reçoit le prix de composition Hanns Eisler en 2003 et le Prix de composition de la ville de Stuttgart en 2005. En 2006, il est invité à participer au 21st Century Young Composers Project à New York. En 2012, il participe au 3e International Ensemble Academy for Contemporary Music de Graz avec Beat Furrer.
Il a été résident notamment à la Cité internationale des Arts de Paris en 2007, au château de Wiepersdorf en 2011, où il reçoit le prix Art Mentor Foundation Lucerne, et à la Brahmshaus de Baden-Baden en 2015, accompagné par une bourse Baldreit. En 2016, il obtient une bourse de résidence à la maison des artistes de Salzwedel.
De 2007 à 2014, il enseigne la théorie, l’analyse de la musique et la formation auditive à l’Académie de musique Hanns Eisler de Berlin et depuis 2018 enseigne l’instrumentation dans cette même institution.
Johannes Boris Borowski a collaboré avec l’Ensemble Modern, l’Ensemble Intercontemporain, l’International Contemporary Ensemble, le Stuttgart Radio Symphony Orchestra, le Deutsche Radio Philharmonie Saarbrücken, le Lucerne Festival Academy Orchestra, le Chicago Symphony Orchestra, Pierre Boulez, Susanna Mälkki, Peter Eötvös, George Benjamin et Daniel Barenboim.
Le compositeur est un grand admirateur de Boulez, qu’il a eu l’occasion de côtoyer lors de sa résidence à Baden-Baden, qui par ailleurs commande et dirige la création de sa pièce change (2007-2008) pour orchestre. Pour le 85e anniversaire de celui-ci, il compose Wandlung (2009) pour six instruments. Johannes Boris Borowski s’intéresse en particulier dans son travail aux rapports entre musique et dramaturgie, « comment la musique en vient à prendre la parole » selon ses mots — en 2021 sera créée Stories.Ikarus, sa première pièce scénique. À cet égard, ses concertos pour piano (2010-2011, révision en 2016) et pour basson (2012-2013) sont représentatifs de cette recherche. Le critique Bernd Künzig y voit deux drames sans paroles ni action — une impression qu’il voit renforcée par l’atypique structure en cinq mouvement du concerto pour basson — : ici la relation repensée du soliste à l’ensemble fait écho à une réflexion prégnante chez le compositeur du rapport social tendu entre autonomie et hétéronomie. Ce sujet de l’expérience de l’altérité est donc à la fois illustré dans l’orchestration de la pièce en même temps qu’elle s’incarne dans l’expérience de l’auditeur : en effet, le pas de côté effectué dans la structuration de la pièce a pour objectif exprimé de déstabiliser l’auditeur, de le pousser à recomposer le sens de la pièce en dehors d’une appréhension traditionnelle statique et à s’interroger sur le processus d’écriture, en adoptant le point de vue du compositeur, lequel cherche ainsi la confrontation des expériences individuelles dans l’intérêt d’enrichir le lien collectif.
Ses œuvres sont éditées par Boosey & Hawkes.