Formée jeune à la gymnastique rythmique, une initiation que la compositrice dit l’avoir sensibilisée à la question de la synchronisation du mouvement, des objets et de l’espace, c’est suite à un accident que Marianthi Papalexandri-Alexandri se tourne vers la musique. À 20 ans, elle part étudier à Londres et s’intéresse à l’improvisation, elle y collabore entres autres avec le groupe AMM et Eddie Prévost entre 1999 et 2009. Elle y poursuit ses études de musique et de composition au Goldsmiths College de Londres, puis à l’Universität für Musik und darstellende Kunst de Vienne. Elle prépare et présente en 2008 sa thèse à l’Université de Californie à San Diego, où elle rencontre Pe Lang, avec qui elle entame une longue et prolifique collaboration. En 2016, elle commence à enseigner en tant que professeur assistante en composition musicale à Cornell University (New York).
Marianthi Papalexandri-Alexandri a réalisé plusieurs résidences, notamment à l’Elektronmusikstudion (EMS) de Stockholm en 2008 et à l’Akademie Schloss Solitude à Stuttgart en 2011-2012. En 2017, elle est artiste sonore en résidence à l’International House of Artists Villa Concordia de Bamberg en Allemagne et à St John’s College, à l’Université d’Oxford. Elle est sélectionnée en 2019 pour une résidence à l’International Instrument Inventor Foundation de La Haye.
Ses œuvres ont été commandées et créées notamment par Neue Vocalsolisten, Klangforum Wien, Ensemble SurPlus, Ensemble Mosaik, Chamber Curious Players, Yarn / Wire, Ensemble Dal Niente, Ensemble Scenatet, the San Francisco Contemporary Music Players, the Wet Ink Ensemble, Quartet New Generation, the London Improvisers Orchestra, the Hellenic Ensemble of Contemporary Music, Ensemble dissonArt, Karin Hellqvist, Ross Karre, Steven Schick, Justin Dehart, Rhodri Davies, Ernst Surberg, Erik Drescher, Séverine Ballon et jouées à des festivals comme ISCM World Music Days, Stuttgart; Ultrashall, ZK, impuls Graz, Archipel, ECLAT Festival Stuttgart, Darmstadt, Gaudeamus Festival, Issue Project Room New York, Wien Modern et MATA New York. Sa pièce chesSound (2014) a quant à elle été commandée et développée en collaboration avec la grand maître d’échecs Vera Nebolsina.
Les travaux de Marianthi Papalexandri-Alexandri se situent à la croisée de la composition, de l’art sonore, des arts visuels et de la performance, à la recherche des éléments qui relient ces formes d’art. Elle cherche ainsi à explorer le potentiel sonore d’instruments de musique activés au moyen d’objets motorisés et/ou par des performeurs. Économe de moyens, la compositrice n’en accorde pas moins une importance particulière à l’aspect visuel de ses projets : la simplicité apparente du dispositif cache la complexité des comportements de ses inventions. Speaking of membranes (2014), commande pour la Chapelle Saint-Joseph de Montfort-sur-Meu, se compose par exemple de 136 haut-parleurs dont le mouvement subtil génère une masse sonore complexe évoquant la pluie battante. Une grande partie de ses installations cinétiques et sonores au design minimaliste ont été conçues en collaboration avec l’artiste suisse Pe Lang, notamment Solo for Motors and Wind Resonators (2019), Contact Points (2018), Distanz (2017 -2018), Sound Sculpture I, II,III (2015), Operator (2010), Reciprocal (2008), Warten (2008).
Prix et récompenses
- Ernst Von Siemens Foundation Commission, 2016 ;
- Berlin Senate Sound Art Grant, 2016 ;
- Swedish Arts Council Composition Grant, 2015, 2016 ;
- Humboldt-University of Berlin: Cluster of Excellence International Fellowship, 2015 ;
- Berlin Senate Composition Grant, 2011 ;
- International IMPULS Composition Award, 2009 ;
- Dan David Prize for Contemporary Music, 2007 ;
- Darmstadt Stipendienpreis, 2006 ;
- Erickson Composition Fellowship, 2004 ;
- Kurt Weill Composition Fellowship, 2004 ;
- Gluck Art Fellowship, 2004.