Fils d’un instituteur devenu directeur d’école normale, Gabriel Fauré suit dès l’âge de 9 ans les cours de l’école de musique fondée en 1853 par Louis Niedermeyer. Elève et ami de Saint-Saëns qui lui fait découvrir Schumann, Liszt, Wagner - il ira entendre L’Or du Rhin et La Walkyrie à Cologne en 1878 et la Tétralogie à Munich en 1879 - c’est comme organiste que Fauré fait ses débuts à Rennes (1866). Après la guerre de 1870, on le retrouve titulaire à Saint-Honoré d’Eylau, et il participera à la fondation de la Société nationale de musique. Nommé en 1877 maître de chapelle à la Madeleine, il retrouve cette même année l’école Niedermeyer, comme professeur.

Parallèlement, il est un hôte apprécié des salons parisiens où son caractère, ses qualités pianistiques et d’improvisation font merveille : il sera d’ailleurs fiancé un temps à l’une des filles de la célèbre cantatrice Pauline Viardot qui animait un salon réputé. En 1892, Fauré est nommé inspecteur des Conservatoires ; en 1896, il est titulaire du grand orgue de la Madeleine, puis succède à Massenet comme professeur de composition au Conservatoire, où il comptera de nombreux et prestigieux élèves : Florent Schmitt, Charles Koechlin, Nadia Boulanger, Maurice Ravel.

A partir de 1903, le compositeur est atteint de troubles auditifs qui évoluent vers une surdité quasi totale, ce qui ne l’empêche pas, lui qui n’était pas passé par l’enseignement officiel du Conservatoire, d’en devenir le directeur en 1905. En 1909, c’est l’Institut (Académie des Beaux Arts) qui l’accueille en son sein.

C’est un homme au faîte de la gloire qui s’éteint en 1924, et à qui la patrie reconnaissante accorde l’ultime honneur des obsèques nationales.

Le nom de Fauré est indissociablement lié aux mélodies, aux pièces pour piano et à la musique de chambre, dont il est le véritable créateur en France. Mélodiste de tout premier plan, sa musique se marie remarquablement aux poèmes de Verlaine, Hugo, Jean de la Ville de Mirmont, Armand Silvestre… Ses pièces pour piano, éloignées de tout effet, sa contribution majeure à la musique de chambre (Quatuors pour piano et cordes, sonates pour piano et violon…), son célèbre Requiem (1887) le placent aux côtés d’un Debussy et d’un Ravel parmi les grands compositeurs qui régénérèrent la musique française au tournant du siècle.

© Ircam-Centre Pompidou, 2007


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