Augustin Braud étudie la batterie et la percussion pendant plus de quinze ans et se lance en autodidacte dans la composition musicale en 2006, à l’âge de douze ans. Il intègre par la suite le conservatoire de Poitiers où il étudie avec Jean-Luc Defontaine et mène en parallèle un master de recherche en musicologie à l’Université de Poitiers, sous la direction de Cécile Auzolle. Il suit les masterclasses de l’académie du festival ManiFeste de l’Ircam avec Ivan Fedele, Michaël Levinas, Yan Maresz et Michael Jarrell, ainsi que des leçons privées avec Yann Robin et Martin Matalon.

Ingénieur du son, notamment pour des formations de jazz et de rock, il possède par ailleurs une connaissance avancée en musique assistée par ordinateur, étendant ainsi son registre de la musique classique à la musique contemporaine. Cette activité le rend particulièrement sensible aux textures du son et à la musique spectrale — il fait ainsi souvent appel à des spectres et à des transformations graduelles dans sa manière de construire ses harmonies — mais pour autant, le compositeur ne s’est jusqu’ici pas orienté vers l’électroacoustique et l’informatique musicale, craignant notamment pour la pérennité de son travail pour des raisons d’obsolescence technologique.

En décembre 2021, Augustin Braud soutient sa thèse en musicologie préparée à l’Université de Poitiers au sein du Centre de recherche interdisciplinaire en histoire, histoire de l’art et musicologie (CRIHAM). Ses recherches interrogent les liens entre paramètres du timbre et mouvements corporels dans la musique du XXIe siècle, proposant une comparaison de la vision du timbre de deux « écoles » de compositeurs, celle des saturationnistes français (Robin, Cendo, Bedrossian) avec celle des compositeurs américains héritiers de la New Complexity (Cassidy, McCormack). Cet intérêt particulier pour le geste du musicien l’amène à penser celui-ci comme un geste pictural. En effet, Augustin Braud multiplie les inspirations venues de la peinture : Mark Rothko, Anselm Kiefer qui lui inspire des procédés de longues transformations des matières sonores, Cy Twombly et Zao Wou-ki pour la recherche de limpidité, et enfin Paul Klee (Étude n°1 d’après Paul Klee, 2017).

Le compositeur explique : « Il est primordial pour moi d’exploiter chaque instrument présent dans la formation dans toutes ses capacités […]. Je recherche avant tout l’expressivité et l’intensité, qui passent pour moi par une tension physique, et donc par l’alternance de modes de jeu inhabituels avec la sonorité plus typique de l’instrument ». Ce travail de l’espace, tant harmonique que celui de l’énergie se manifeste dans Le Soupçon des tombeaux (2020) où les instruments et les voix se mélangent de manière égales, c’est-à-dire en synergie. Dans ses pièces, chaque instrument semble considéré comme soliste, conférant une indépendance des sons et des textures plus proche du contrepoint que d’un effet de masse : « j’ai beaucoup de plaisir à imaginer chaque phrasé comme une facette d’une même identité, tour-à-tour archaïque et brute ou au contraire très définie et scintillante, comme c’est le cas dans les parties solistes de mes concertos GOLEM (contrebasse et cinq musiciens, 2017 […] et Dans les pas de la main (pour percussion solo et ensemble, 2018) ».

En 2018, il compose pour la ville de Poitiers un portrait sonore de l’agglomération, Terres proches, pour saxophones, clarinettes, percussions, synthétiseurs et field recording réalisé par le DJ Gardien d’Ether, une œuvre qui tire vers le free jazz et le minimalisme et constitue la première incursion de l’électronique au sein de son catalogue.

Il reçoit des commandes et collabore de nombreux ensembles tels qu’Accroche-Note, Ars Nova, L’Instant Donné, Proxima Centauri, l’Ensemble Zellig, l’Ensemble Alternance, l’Ensemble Erasme, le Quatuor Kaliste, Chamber Cartel et le Nebula Ensemble.

Il est compositeur en résidence à l’Orchestre de Chambre Nouvelle Aquitaine pour la saison 2017-2018. Il écrit Ceux qui restent (2020) pour l’Orchestre philharmonique de Radio France, qui sera créé et enregistré en 2022. En 2020 il obtient le prix SACEM Claude Arrieu, distinguant un jeune compositeur de musique symphonique. En 2022, l’Ensemble Alternance enregistrera un CD portrait de sa musique de chambre.

© Ircam-Centre Pompidou, 2021

sources

Site du compositeur ; éditions Artchipel ; La Nouvelle République ; Resmusica.



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