Mouvements se déploie en un flux continu et véloce. Un court accord «triple forte» initial au piano propulse les quatre autres instruments en figurations ascendantes. Tout le développement de la pièce va se trouver dominé par une réactivité entre les protagonistes. Le discours est basé sur trois types d'actions définies par le compositeur : «des pulsations régulières de vitesse variable, des figures ondulaires et des accords. Les éléments de ces trois actions se superposent ou émergent en alternance, ou quelquefois se transforment l'un en l'autre.» On peut appréhender ce phénomène en suivant l'évolution de l'un des éléments. Peu après le début, le piano émet, au sein de la polyphonie foisonnante, des notes répétées qui trouvent leur écho à la flûte puis au violon, sont ensuite accélérées et se densifient en accords lors du premier climax de la pièce. Suit un épisode indiqué leggiero où un paysage assez homogène de petits arpèges se compose entre flûte, clarinette et piano. En contrepoint les cordes dessinent un motif ascendant poco cantabile. Après une tenue, moment d'arrêt de l'activité, la musique se redéploie, projetant les éléments des épisodes précédents. La flûte, mise à découvert en une phase régulière et ondulante, marque le début d'une nouvelle phase dans laquelle les instruments évoluent à des vitesses propres. Réunis en un continuum régulier de doubles croches, ils font advenir le climax principal de Mouvements sur la quinte do-sol qui tranche sur le système harmonique général de l'oeuvre. La fin de la pièce apporte l'apaisement dans la lenteur des phrases mélodiques jouées legato.