Envoûtement : pratique magique par laquelle on fait subir une souffrance. Action de subjuguer. Etat de celui qui subit le charme, la séduction. Et encore. En anglais, spell : sortilège, période et aussi... épeler.
Egalement, comme projet pour cette œuvre : bâtir une voûte avec le son du violon. L'architecture de cette œuvre prend pour cadre les possibilités extrêmes de l'instrument, en termes de hauteur, rapidité, intensité, nombre de cordes mises en vibration à la fois, modes d'attaque, et les fait évoluer de façon plastique dans un espace temps structuré en quatre parties, selon le schéma suivant :
Premier cercle d'envoûtements : parcours en deux pentes ; tension et détente, à partir du noyau défini par rapport à l'ambitus total, le sommet étant égal aux deux tiers de l'espace maximal.
Second cercle d'envoûtements : départ du même noyau et parcours en tension vers le tiers de l'espace maximal, caractérisation par d'autres formules rythmiques et par le jeu sur deux cordes.
Troisième cercle d'envoûtements : poursuite du parcours, en direction des deux tiers de l'espace maximal, caractérisation par le trémolo glissé sur une et deux cordes.
Apothéose : acheminement vers la totalité de l'espace, les formules d'envoûtements prenant l'aspect de bribes et d'hétérogénéification du matériau.
D'une très grande difficulté, Envoûtements intègre également des micro intervalles et requiert une très grande maîtrise d'un effet d'ensemble très rigoureusement déterminé.