La durée de cette pièce est exactement en rapport avec l'énergie qui l'anime. Son temps n'est ni l'enveloppe ni l'espace d'une quelconque spéculation sur le musical mais son essence, son être entier. Chaque note crée les conditions de sa transformation et ne sont permises qu'au sein d'une pensée refusant de traiter la musique comme une machine à produire des modèles qu'il conviendrait de rôder puis d'appliquer ailleurs. Et si l'on peut régulièrement me faire remarquer — voire même me reprocher — d'écrire « court », c'est que je n'ai encore jamais confondu la manipulation et la chose produite. Or cette « chose » puise au cœur d'un réseau de sens qui n'a rien à voir avec l'activisme. J'ai voulu If brisé, éclaté, affirmant son origine instrumentale tout en reniant ses qualités spécifiques. Je n'ai donc pas écrit pour une clarinette mais pour « ma » clarinette ce qui est certainement très présomptueux mais indispensable.
Dédiée à Patrick Szersnovicz, cette courte pièce doit être interprétée avec une énergie incroyable, féroce et joyeuse !
Pascal Dusapin.