Ceremonia est ma première pièce purement électroacoustique (pour bande seule) composée en 1961. Elle a été jouée à la Radio Nationale à Buenos Aires dans un programme de musique contemporaine conduit par le compositeur et critique musical Pompey Camps (dans la même émission on a diffusé aussi un enregistrement de ma pièce Interpolations, pour ensemble de chambre). Les sources sonores étaient principalement des ondes courtes auxquelles j’ai enlevé tout caractère de signal pour ne laisser que le côté générateur, amplifié par des montages et des mixages faisant passer un flux indéterminé de sources sans cause apparente. J’ai découvert ainsi tout un monde de sons non répertoriés. Précisément, en composant cette pièce je me suis rendu compte (encore que très vaguement) que ce qui importe le plus ne sont pas les sources sonores mais les transformations. D’ailleurs cette découverte ontologique a été à la base de l’intérêt que j’ai éprouvé par la suite pour la composition électroacoustique. Le titre Ceremonia est purement fortuit, et n’a pas de signification : il ne s’agit pas d’une musique cérémonial, mais, tout au plus, d’une métaphore, non pas d’un rituel mais d’un tapis sonore peu événementiel.