Composée entre mai et septembre 2006, Ossia est une tentative de revisiter la forme ouverte des années soixante et soixante-dix, pour essayer d’en produire une nouvelle forme, cette fois à l’aide de l’ordinateur. La pièce commence avec une seule portée, pour progressivement arriver à huit. Le choix de portée n’est pas laissé à l’instrumentiste, mais est décidé par l’ordinateur en temps réel, de manière aléatoire et imprévisible. Le saxophoniste appuie sur la pédale et l’ordinateur répond, mais à trois reprises cette réponse a deux possibilités. L’homme doit faire attention pour bien entendre le choix de la machine, pour ainsi prendre le chemin de la partition qu’elle lui impose. Le musicien ne peut pas connaître d’avance ce que la machine choisira et doit donc étudier toutes les portées, pour être prêt à tout. La première dichotomie oblige le saxophoniste de changer d’instrument et au total, ils existent quatre versions possibles pour soprano, et quatre pour baryton, différentes l’une de l’autre.
Nicolas Tzortzis.