Hamilton définit le Pop Art en 1957 comme populaire, éphémère, jetable, bon marché, fabriqué en série, spirituel, sexy, plein d'astuces, glamour, et qui rapporte gros. Cette définition – évidemment ironique – ne correspond pas exactement, mais en partie tout de même, à l'esprit de cette nouvelle œuvre – à l'auditeur d'ailleurs d'en deviner les raisons... Composé à la demande de Laurent Cuniot pour l'Ensemble TM +, mon Pop-Art tente d'installer une pulsation implacable que différents éléments viennent tour à tour contrarier et dérégler, au risque parfois de la mettre en péril: un des aspects de ma musique que j'entends privilégier. Les modes de jeux sont plus développés que d'habitude : tantôt on caresse l'instrument, on le tapote, tantôt on « joue » avec, on l'embrasse furtivement (uniquement la flûte et la clarinette tout de même). Et l'élaboration sous-jacente de l'œuvre, en soi des plus sérieuse et des plus rigoureuse, est totalement occultée par ces différents aspects théâtraux.
Régis Campo, éditions Lemoine.