C'est avec ces mouvements que commence le catalogue des œuvres de Mathias Spahlinger. Ce sont cinq aphorismes, parfois joués attaca, qui exposent dans un espace extrêmement restreint des textures pianistiques hétérogènes, variées de façon très systématique : que l'on écoute par exemple les changesments de couleurs prismatiques du ré bémol gelé dans le premier mouvement, le déploiement progressif et l'animation rythmique d'un ensemble de clusters dans le second, ou la densification de cellules de septièmes et de neuvièmes en plages d'accords joués trémolo dans le quatrième mouvement. Si beaucoup de choses dans la disposition des intervalles et la technique pianistique relèvent encore de l'adaptation personnelle de « types sonores de la musique contemporaine » (pour reprendre le titre d'un essai de Helmut Lachenmann), le laconisme, une formulation qui évite tout bavardage est déjà caractériqtique de Spahlinger.
(note de programme complète accessible en pdf : concert Le Temps vite, Ensemble Court-circuit, vendredi 10 mars 2000, Centre Pompidou)
Peter Niklas Wilson.