Comme un peintre qui après s’être longuement imprégné d’un paysage se retire ensuite en l’ayant un peu oublié dans son atelier, pour mieux en saisir le sens sur l’espace de sa toile, cette pièce procède de la même intention. Elle tente par l’écriture, de composer avec le souvenir d’une voix déployée en un ample geste vocal, dans l’espace désertique d’une montagne de quartz où est adossé le temple d’Hatchepsout en Haute Egypte. Il m’avait semblé alors que la voix entendue épousait au plus juste le vol d’un grand oiseau brun jouant en cercle, à l’infini, avec les ascendances impalpables de l’air.
Henry Fourès