general information

composition date
1998-1999
duration
8 min
editor
Suvini Zerboni
Dedicatee
à Pierre-Yves Meugé

type

Chamber music (Wind, keyboard and string quintet)

detailed formation

flute, clarinet (also bass clarinet), violin, cello, piano (also tam-tam [très grave])

information about the creation

date
May 11, 1999

France, Strasbourg, musée de l'Œuvre Notre-Dame

interpreters

un ensemble du conservatoire de Strasbourg.

Program note

Skiaï, du grec signifiant « ombres », a été écrit en 1998. La première version de la pièce comportait cinq lignes autonomes, aux mesures, nuances, modes de jeu et variations de timbres individuels. Pour des raisons pratiques de mise en place, les mesures sont devenues communes à tous les instruments ; mais le principe de base est resté le même.

Il s'agit d'une pièce singulière, dans la mesure où – hormis l'explosion suivant la deuxième cadence – elle est presque tout le temps au seuil de l'audible, comme si les sons fusionnaient, devenaient inidendifiables, visant à l'indifférenciation des timbres. Toutes mes pièces depuis sont basées sur la virtuosité instrumentale, digitale, sur l'énergie du geste.

De plus, l'autre singularité est que la structure de la pièce, de même que la structure interne, ne sont pas le fruit de savants calculs ou de pré-structuration systématique : bien au contraire, la pièce a été abordée sans aucune préparation, sans pré-organisation : le discours musical s'est déployé au fil de la composition.

Cependant, plusieurs données ont conduit l'acte compositionel : l'unité de l'harmonie (toujours très diatonique – un accord omni-intervallaire doublé d'une septième mineure – et dont la consonance est brouillée par les quarts de tons), la linéarité de la musique et son interruption par des séquences cadentielles, nettement plus cursives. A posteriori, je me suis rendu compte que Skiaï était ma première tentative (bien qu'inconsciente) de donner l'illusion d'un piano jouant en quarts de tons. La fusion des timbres et de la résonance, ainsi que l'environnement microintervallaire sont tels, que l'illusion d'un piano détempéré apparaît.

Cette musique doit sembler irréelle et extatique, de par sa lenteur extrême et son déploiement quasi immobile, le temps doit paraître dilaté : l'individualité de chaque instrument y concourt, annihilant tout repère temporel.



Christophe Bertrand

similar works


This entry is encyclopaedic in nature and does not reflect the collections of the Ircam media library. Please refer to the "scores" entries.


Do you notice a mistake?

IRCAM

1, place Igor-Stravinsky
75004 Paris
+33 1 44 78 48 43

opening times

Monday through Friday 9:30am-7pm
Closed Saturday and Sunday

subway access

Hôtel de Ville, Rambuteau, Châtelet, Les Halles

Institut de Recherche et de Coordination Acoustique/Musique

Copyright © 2022 Ircam. All rights reserved.