Sous ce titre à la Satie ou à la Luc Ferrari, se cache pour chacune des pièces, quelques éléments de vieux styles : expressionnisme allemand, cadence plagale, éléments tonaux.
Chaque pièce possède, d'une manière plus ou moins accusée, un sentiment tonal : mi mineur, sol majeur, mi mineur, do dièse majeur. Parfois (comme dans la première pièce), le sentiment tonal reste bien souterrain, parfois (comme dans la quatrième) il est établi, puisqu'il ne s'agit que d'une cadence plagale.
Quelques cordes utilisent de nombreux modes de jeux inhabituels, sons « parasites » qui s'opposent souvent aux couleurs calmes et établies des harmonies. La voix évolue, quant à elle, sur des lignes de caractère modal, qui s'échappent (tout en y étant liée) au contexte harmonique.
La voix emprunte les textes de divers poètes, un poète amateur Dietrich Asher (grand industriel autrichien !), un poète allemand encore peu connu en France Erich Fried, et la « grande » poétesse russe Marina Tsvétaïeva dont j'ai souhaité mettre en musique deux des poèmes.