Ce premier mouvement pour quatuor à cordes (qui en comportera trois) explore les limites de vitesse, d’intensité, de densité, de pression et de puissance de chacun des quatre instruments. Cette écriture de l'excès permet aux interprètes de se mettre dans une situation physique paroxystique ou la qualité de l'interprétation ne dépend plus de la justesse ou de la maîtrise absolue du texte mais de l'énergie instrumentale qui y est déployée. Cette forme de contrôle (ou de perte de contrôle) permet une véritable immersion dans le phénomène sonore dans lequel l'écriture du geste prend une place prépondérante. Cette (première) étude du vivant peut aussi s’entendre comme une expérience radical du son, comme une recherche utopique d’une autre dimension du son de ce que l’on pourrait nommer ici, le Hors-son.
Raphaël Cendo.