Cette courte pièce, composée à la demande de sa dédicataire, Anne-Cécile Cuniot (qui créa l'œuvre le 4 août 2001 à Cambridge), et une véritable étude sur la notion de théâtralité. Condensé de certains procédés musicaux qui me sont chers (interruptions brusques d'un discours linéaire, dynamiques instables, gammes fusées), Früh met en jeu différents personnages musicaux caractéristiques (un son soufflé et violent dans l'aigu, une mélodie micro-tonale orientalisante...) dont la confrontation est quelquefois conflictuelle (notamment dans le début de l'œuvre).
Jouant sur la juxtaposition d'épisodes contrastes, mais aussi sur des processus de transformation linéaire (fait assez rare chez moi), la forme de la pièce s'articule autour de références à des répertoires identifiables. Ainsi le Moyen-Orient, la musique française, les œuvres sérielles des années 1960, et l'Asie sont-ils évoqués lors de ce voyage dans l'univers de la flûte, instrument qui occupe une place prépondérante dans ma production récente.
Bruno Mantovani.