Konfigurationen, huit pièces pour piano de Bernd Aloïs Zimmermann, date de 1956. Elle suit de peu les Perspektiven pour 2 pianos dans lesquelles le compositeur a intégré dans son langage les principes de la pensée webernienne.Les huit pièces doivent à l'esthétique du maître par leur concision. Elles sont toutes basées sur un matériau dodécaphonique exposé dès la première pièce et développé par la suite. Zimmermann a cherché ici à « saisir la constitution protéiforme du son du piano à travers des structures musicales ». On remarque l'orientation de la composition autour de contrastes entre des configurations sonores typées : structures en éclats, accords, etc. La première pièce commence par un effet de sonorité obtenu par des notes muettes, c'est-à-dire enfoncées sans être entendues ; les notes jouées normalement par-dessus font résonner les sons muets en un halo sonore. A cet effet s'opposent des notes fugaces et des impacts d'accords. Le principe de l'accord muet domine continuellement dans la troisème pièce. Les sixième et huitième pièces, plus lentes, permettent d'explorer les potentialités harmoniques du choix de hauteurs. Dans la dernière pièce, le compositeur développe une forme basée sur une fausse symétrie (a, b, c, d, c, a, e). Cependant, dans la quatrième pièce, il s'agit de symétrie parfaite puisque cette pièce est un palindrome rigoureux, que l'on peut lire dans les deux sens, tant sur le plan des hauteurs, du rythme que de la dynamique.
Programme du concert du 10 décembre 1997, Goethe institut.