L'œuvre a été créée en 1962 à Athènes, sous la direction de Lukas Foss, et a obtenu le premier prix du Concours Manos Hadziakis.
Signification du titre : « Moros » : le destin, la mort ; « Morsima » : ce qui vient par le destin ; « Amorsima » (le « a » étant privatif) : ce qui ne vient pas par le destin.
Elle résulte de l'exploitation du même programme ST/10 mais pour une composition d'instruments différente. L'oeuvre a été calculée par le cerveau électronique 7090 IBM à Paris suivant un programme stochastique (probabiliste) spécial imaginé par le compositeur. Ce programme est un dérivé de la thèse du « Minimum de règles de composition » qui avait déjà été formulée dans Achorripsis pour 21 instruments, mais ce n'est que quatre ans plus tard qu'elle a pu être « mécanisée » chez IBM France.
Le programme est un complexe de lois stochastiques (= du calcul des probabilités) que l'auteur a introduites en composition musicale depuis de nombreuses années. Il commande au cerveau électronique de définir tous les sons d'une séquence calculée préalablement, l'un après l'autre. D'abord sa date d'occurrence, ensuite sa classe de timbre (arco, pizzicato, glissando, etc.), son instrument, sa hauteur, la pente de glissando s'il y a lieu, la durée et la forme dynamique de l'émission du son.
Iannis Xenakis, 1962.