C'est Jean-Louis Barrault en 1967 qui m'a demandé d'écrire la musique de Medea de Sénèque pour Maria Casares (...) J'ai hésité car je connaissais Sénèque comme un pseudo-philosophe, courtisan d'empereurs et surtout Romain qui s'essayait comme tous les Romains de l'époque, à récupérer les chefs d'œuvres des Grecs. Mais en lisant le texte latin et sa phonétique, écrit au premier siècle de notre ère, j'ai été séduit par sa violence sonore, sa barbarie, aussi j'ai accepté.
J'ai utilisé un chœur d'hommes parlé (qui va pour l'essentiel du vers 301 à 379) pour conserver la sonorité du latin. Ces vers chantent l'histoire de la navigation et le voyage des Argonautes. D'où les galets, symbole de la mer intacte. Ça n'est donc qu'une faible partie de la Medea de Sénèque qui contient au total 1027 vers.
Iannis Xenakis.