Igor Stravinsky (1882-1971)

Mavra (1921 -1922)

opera bouffe in one act


stage work

  • General information
    • Composition date: 1921 - 09 mar 1922
      Revision dates: 1947
    • Duration: 26 mn
    • Publisher: Boosey & Hawkes
    • Dedication: à la mémoire de Pouchkine, Glinka et Tchaïkovsky
    • Libretto (details, author):

      livret russe de Boris Kochno d'après la nouvelle de Pouchkine La Maison de Kolomna

Detailed formation
  • soloists: 1 solo soprano, 1 solo mezzo-soprano, 1 solo contralto, 1 solo tenor
  • 3 flutes (also 1 piccolo), 2 oboes, 1 English horn, 2 clarinets, 1 Eb clarinet, 2 bassoons, 4 horns, 4 trumpets, 3 trombones, 1 tuba, 1 timpani, 1 harp, strings

Premiere information

  • Date: 3 June 1922
    Location:

    France, Paris


    Performers:

    les Ballets Russes, direction : Georges Fitelberg.

Observations

La réduction pour piano et voix est de Stravinsky.

Table of contents

  • Ouverture
  • Air de Paracha
  • Chant tzigane du hussard
  • Dialogue (la mère et Paracha)
  • Air de la mère
  • Dialogue (la mère et la voisine)
  • Duo (la mère et la voisine)
  • Dialogue (la mère, la voisine, Paracha, Mavra)
  • Quatuor (la mère, la voisine, Paracha, Mavra)
  • Dialogue (la mère, la voisine, Paracha, Mavra)
  • Duo (Paracha, Mavra)
  • Dialogue (Mavra, Paracha, la mère)
  • Air de Mavra
  • Coda

Program note

Livre russe de Boris Kochno d'après la nouvelle de Pouchkine La Maison de Kolomna ; composé à Anglet et Biarritz entre la fin de l'été 1921 et le 9 mars 1922 ; ouverture composée quelques semaines plus tard à MonteCarlo, Marseille et Paris ; dédié à la mémoire de Pouchkine, Glinka et Tchaïkovsky ; création : 3 juin 1922, Paris, Ballets Russes, direction Georges Fitelberg.

En 1921, Stravinsky orchestre une partie de la Belle au bois dormant de Tchaïkovsky, compositeur avec lequel il se sent de plus en plus d'affinités. A cette époque, il décide de composer un opéra bouffe, choisit la nouvelle de Pouchkine et demande à Kochno, collaborateur de Diaghilev, d'en établir le livret.

« Par ce choix, dans lequel je me solidarisais avec Diaghilev, s'affirmait mon attitude à l'égard des deux courants de la pensée russe que je viens de différencier (il s'agit du Groupe des 5 d'une part et de Glinka et Tchaïkovsky d'autre part ). Sur le plan musical, ce poème de Pouchkine me menait droit à leur côté. Je précisais ainsi mes goûts et mes préférences, mon opposition à l'esthétique contraire et reprenais la bonne tradition établie par ces maîtres. Aussi dédiaije mon oeuvre à la mémoire de Pouchkine, Glinka et Tchaïkovsky... Seuls quelques musiciens appartenant à la jeune génération apprécièrent Mavra et se rendirent compte du tournant qu'elle marque dans l'évolution de ma pensée musicale... » (I.S.). Le public et la critique réservèrent en effet un accueil très frais à Mavra. L'orchestration de Mavra est très particulière et découle de l'effectif des Symphonies pour instruments à vent qu'il vient d'écrire (1920). « ... Après avoir employé dans ces Symphonies l'orchestre d'harmonie courant (bois et cuivres), j'y ajoutai dans Mavra contrebasses et violoncelles, ainsi que, épisodiquement, un petit trio de deux violons et alto. »

Stravinsky vient aussi de composer Pulcinella et donc de ressusciter le Bel Canto et Pergolèse. Avec Mavra, il renoue avec la tradition musicale russe tout en y apportant la tradition occidentale, c'est ce qui le rapproche de Glinka et le différencie du Groupe des 5. Les numéros sont séparés par des dialogues qui ne sont pas des récitatifs mais des passages de déclamation. L'action se passe au milieu du XIXe siècle dans une famille bourgeoise d'une petite ville russe. En voici le résumé : Paracha est amoureuse du hussard Basile ; sa mère se lamente car leur domestique vient de mourir. Paracha sort et introduit comme nouvelle domestique Mavra qui n'est autre que Basile déguisé. La mère et la fille sortent, pendant ce temps Mavra décide de se raser ; la mère, rentrée à l'improviste, découvre ce spectacle surprenant... Le hussard s'enfuit.

Programme du Festival d'Automne à Paris, 1980