Herzgewächse, opus 20 pour soprano coloratur, célesta, harmonium et harpe a été composé en 1911 à Berlin. Le prétexte en est un poème de Maeterlinck traduit en allemand.
Ainsi que les pièces opus 19 pour piano, écrites peu avant la même année, cette œuvre s'exprime radicalement dans la « petite forme » dont les premiers exemples spécifiques se trouvent chez Mendelsohn puis Schumann au XIXe siècle.
Le trio instrumental accentue la couleur extatique et expressionniste de l'œuvre, entrelaçant dans un curieux alliage les floralies délicatement étranges et maladives du poème. La voix aboutit à un contre fa sur la première syllabe du mot « mystique » dans la dernière phrase. Il est significatif, sans aucun doute, que le manuscrit ait été reproduit la même année (si fatidique par ailleurs pour l'histoire musicale) dans la célèbre publication éditée par les soins de Franz Marc et Kandinsky, Der Blaue Reiter.