Gilles Racot (1951)

Exultitudes (1985)

for saxophone (soprano, double bass), electroacoustic tape and real-time computer processing device Syter

electronic work

  • General information
    • Composition date: 1985
    • Publisher: Inédit
Detailed formation
  • soprano saxophone (also contrabass saxophone)

Premiere information


  • Performers:

    Daniel Kientzy (saxophone) Dispositif SYTER: Gilles Racot et Daniel Teruggi assistés de Richard Bulski

Information on the electronics
Studio information: Studio 123 du Groupe de Recherche Musicale

Program note

Exultitudes réunit autour d'un instrument le saxophone, deux systèmes spécifiques de traitements sonores par ordinateur employés de façon complémentaire :

le studio-ordinateur du GRM (123) pour les traitements en temps différé, pour l'élaboration des bandes
— le dispositif SYTER pour le traitement de l'instrument en temps réel.

L'intégralité de la bande a été réalisée à partir du saxophone traité au 123, et 90% des matériaux sont issus de la transformation d'une seule formule instrumentale de 5 secondes. Cette démarche est d'ailleurs l'extension d'un travail expérimental irrémédiatement précédent (commande GRM pour le projet Germinal) : Anamorphosées réalisé avec la même cellule sonore de base.

L'emploi d'un matériau originel réduit permet de réaliser un véritable travail «génétique» de développement sonore et musical où chaque étape de traitement est une ouverture vers d'autres possibles. De mutations en mutations successives, les objets sonores résultants se diversifient, s'écartent progressivement ou radicalement du modèle de base, devenant eux-mêmes départ d'une nouvelle génération arborescente de transformations, puis développés et organisés en séquences par les opérations de micro-montage, tuilage, brassage…

La bande devient par ces anamorphoses une extrapolation délirante du son du saxophone, uniquement réalisable par cette forme complexe de travail au moyen des outils numériques en temps différé.

L'autre système, le dispositif SYTER, est employé pour faire converger vers la bande la partie de saxophone en direct, animant la forme et le timbre des sons, de sillages ou d'énergie mouvantes parfois très mobiles, par des groupes de programmes combinés dont la complexité pilote également leurs spatialisations.

La conduite générale de ce travail demande à l'auditeur de ne pas chercher à distinguer les sons de l'instrument des sons traités (selon le classique instrument + bande) mais de recevoir le tout : instrument transformations en temps différé et réel comme issus d'un seul «hyperinstrument».

Je remercie les concepteurs des outils informatiques utilisés : Bénédict Mailliard, Alain Dumay, Yann Geslin, pour le studio 123 et Jean-François Allouis pour SYTER.

Gilles Racot.