Les Trois Canons ont été rapidement écrits en réaction à un deuil brutal. Métaphoriquement, le problème compositionnel soulevé concernait la distance existant entre une réalité structurelle donnée, totalement régie par des processus de génération et de contrôle de matériau fortement automatisés, et un résultat esthétique caractérisé par une grande limpidité d'articulation, une certaine évidence de surface : l'objet d'art cache sa constitution profonde pour mieux s'immiscer dans la transaction affective liant compositeur et auditeur dans un certain climat mythologique incompatible avec la réalité technique de l'écriture musicale.
Les Trois canons pour piano seul ont fait l’objet d’une réflexion, puis d’une application compositionnelle, sur le problème de l’automatisme, de l’impersonnalité et de l’engendrement de structures rigoureusement formalisées. La complexité et la technicité s’effacent cependant à l’écoute de l’œuvre, caractérisée par une simplicité presque ascétique.