Brice Pauset (1965)

Quatuor à cordes n°2 - das unglückseliges Bewußtsein (1996)

  • General information
    • Composition date: 1996
    • Duration: 20 mn
    • Publisher: Lemoine
    • Commission: Ministère de la Culture (France) pour le Festival d'Automne à Paris
    • Dedication: A Joséphine Markovits
Detailed formation
  • 1 violin, 1 second violin, 1 viola, 1 cello

Premiere information

  • Date: 9 December 1996
    Location:

    Festival d'automne à Paris, Amphithéâtre de l'Opéra-Bastille, Paris


    Performers:

    Quatuor Diotima : Eiichi Chijiiwa, Fabien Roussel : violons, Alejandro Garrido : alto, Pierre Morlet : violoncelle

Program note

Le Deuxième Quatuor à cordes (Das unglückselige Bewußtsein) emprunte son titre à Hegel. La conscience malheureuse désigne cette conscience de la tension entre la douloureuse finitude de l'homme et sa pensée de l'infini. « Le pire est toujours à venir », écrit Pauset : son art pessimiste devait croiser un tel concept. Multipliant les mirages de polyphonies latentes, le compositeur manifeste son attachement pour les tensions entre mesure, mètre et rythme, à travers l'abondance et le foisonnement de valeurs irrationnelles.

Si les Quatre Canons rappelaient déjà les techniques italiennes à la Vivaldi et la dimension presque expérimentale avec laquelle celle-ci sollicitait l'agilité de ses solistes, le Deuxième quatuor à cordes marque l'éclatement de la formation instrumentale : solo, duo, trio, quatuor, tous les possibles de l'ensemble se succèdent en une écriture virtuose qui n'est ni austère ni secrète, mais ostensible et fragile. Les traits les plus difficiles et les structures polyphoniques les plus denses impliquent une expressivité impétueuse qui démontre à l'homme tout ce que celui-ci peut, tout ce que la vigilance de ses incertitudes autorise, avant de sombrer dans un probable désespoir, ein unglückselige Bewußtsein : La maestria du contrepoint et la profondeur paradoxale de ses apparences affirment sinon physiquement, du moins symboliquement ou métaphoriquement, notre pouvoir démiurgique.

Laurent Feneyrou, extrait du programme Festival d'Automne à Paris, 1996.