Bien qu'il ait eu quelques difficultés à écrire des pièces incluant une voix chantée, Lindberg n'a pas abandonné le texte parlé. Dans ...de Tartuffe, je crois, il y avait déjà quelques phrases prononcées par les musiciens. Dans Linea d'ombra (Ligne de l'ombre), un extrait d'un poème en italien de Walter Valeri donne les valeurs rythmiques de l'écriture instrumentale et, à la fin de la pièce, est intégrée une citation : « Sorridi, sospira, sospendi la morte, giura che un melo di freddo dà fiori stasera » (Ris, soupire, suspend la mort, sache que le pommier de froid fleurira ce soir). Lindberg a reçu son diplôme de l'académie Sibelius en mai 1981 et a passé l'été à Rome à composer Linea d'ombra. Ainsi, c'est la première pièce qu'il ait écrite sans « surveillance » d'un professeur. « Cette nouvelle liberté a certainement influé sur la composition de cette pièce », écrivit le compositeur dans la notice de présentation.
Risto Nieminen, « Magnus Lindberg », Les Cahiers de l'Ircam, coll. « Compositeurs d'Aujourd'hui » n° 3.