Undicit II pour 14 instruments est une pièce dédiée à l’Ensemble Musique vivante et à son directeur, Diego Masson. Un critère de base existant dans toutes les pièces de cette série (Undicit I, II et III) est la stratification, conçue comme superposition de différences, à la manière des couches géologiques (ce sont donc des « voies » et non pas des « voix »). Il est parfois difficile d’identifier chaque voie, car on est ici immergé dans un champ de sons en mouvement manifestés dans plusieurs directions à la fois. La structure entière de chaque voie (ou « courant ») constitue un exemple de multiplicité, d’où ressort une « nomadisation de l’écoute » qui serait le thème central des différentes versions de cette pièce (pour deux pianos et pour des ensembles de chambre). Or, cette nomadisation n’est pas, certes, incompatible avec une écoute analytique des sonorités. Mais pour cela l’auditeur doit être en position de penser et percevoir une multiplicité, c’est-à-dire, d’analyser une polyphonie en termes de déliaisons de ses composantes.