« La formation d’un goût personnel n’est pas dans l’agenda des priorités
du sujet postmoderne et, le cas échéant, ce qui compte
réellement est que l’on arrive à s’en procurer un. »
Pierluigi Basso Fossali, 2008
Umami, terme japonais généralement traduit par « savoureux », est l’une des cinq saveurs de base. Il n’a rejoint les quatre autres (le doux, le salé, l’acide et l’amer) qu’en 1985. C’est peut-être le plus difficile à cartographier, mais aussi celui qui infiltre en épaisseur ce qu’on avale et qui porte en lui le poids des mémoires de saveurs. L’électronique sur le plateau fait le lien entre les traces sonores et invite à explorer le temps du savourer : un acte intime et transitoire, incontestable et fort. Une recherche qui, bien que tournée vers ce qui n’appartient pas au monde du visible, fait appel à la multiplicité de nos perceptions et de nos sens pour s’ouvrir ensuite à la narration du voyage intérieur de la découverte. La culture du goût (comme processus de formation et défi au ressenti « ultérieur ») cache un potentiel subversif : elle nous apprend une écologie de la valeur qui résiste au marché quotidien des identités.