Petite pièce pour piano seul, Twine marque pourtant une étape importante dans l’évolution stylistique de Lindberg. En effet, il n’a guère composé pendant la période précédente, affaibli par une maladie tropicale contractée en Indonésie, d’une part, et confronté à une réorientation musicale, d’autre part. Pendant ce laps de temps, naquit non seulement la pièce pour piano mais également une réflexion plus générale, qui aboutira à Kinetics pour grand orchestre.
« Musicalement, ma principale motivation ces dernières années a été de confronter la pensée sérielle à la pensée spectrale. Je trouve cette comparaison très féconde, car conflictuelle entre différents types d’organisation qui créent des constellations imprévisibles du matériau musical. » Ainsi écrivait Lindberg à propos de Twine, en février 1990*, exprimant en même temps sa nouvelle orientation vis-à-vis de l’harmonie, encore valable aujourd’hui. La partition, datée à Paris le 8 mai 1988, est dédiée à Tuija Hakkila, qui la créa au festival Pro Musica Nova à Brême.
Risto Nieminen, « Magnus Lindberg », Les Cahiers de l'Ircam, coll. « Compositeurs d'Aujourd'hui » n° 3.