Toy rejoint mon 2e quatuor à cordes pour son jeu des tempi indépendants et dans son rapport ambigu avec l'esprit de « divertissement » propre à Mozart (je pense à sa magnifique Gran Partita KV 361). C'est mon deuxième quintette à vent après mes Cinq Sonates à cinq de 1999 lesquelles étaient des petites miniatures. La forme est ici d'un seul tenant et beaucoup plus développée – les cinq solistes sont toujours sollicités. L'œuvre reprend certaines idées déjà présentes dans ma pièce récente Marines composée pour cor solo et exploitant les harmoniques naturelles de l'instrument, me faisant basculer par moment dans un contexte microtonal et trouble. D'allure sensiblement joyeuse (j'avoue avoir renouvelé mon « forfait-musique ludique » pour 10 ans encore...) Toy traverse néanmoins durant quelques mesures un sentiment étonnamment triste voire franchement mélancolique (et presque étrange dans un tel quintette), se traduisant par un jeu de modulations rythmiques conduisant à un ralentissement pathétique (si l'on peut dire) du tempo. Bien heureusement ce moment est de relative courte durée et le quintette retrouve peu à peu son esprit de départ. L'œuvre est une commande du 4e Concours International de Quintette à vent Henri Tomasi.
Régis Campo, éditions Lemoine.