Voici trois courtes pièces, explorant chacune une facette différente d’une même technique compositionnelle, et toutes écrites pour des amis. A Lullaby for Lalit est une mélodie simple et détendue, accompagnée de cordes à vide qui se muent au fil du discours en un ruban d’harmonies. A Canon for Sally est un mouvement rapide et extrêmement énergique, dont les harmonies en triade et les rythmes accentués se font de plus en plus obsessionnels. Lauer Lied s’ouvre sur une introduction d’accords pincés, laquelle nous mène à une chanson douce jouée à l’archet, mais accompagnée de pizzicati de la main gauche. Une première version de ces trois miniatures a été créée en mars 2002 dans le cadre du Festival de Römerbad par Irvine Arditi, qui en a également créé la version définitive, un peu plus tard la même année, au Festival d’Aldeburgh.
George Benjamin, Faber Music.
>>> Isabelle Faust C’est la première fois que je joue ces Trois miniatures de George. Outre l’affection que j’ai pour lui et sa musique, c’est aussi un petit clin d’œil à Klaus Lauer, à qui le Lauer Lied fait référence. Klaus Lauer s’occupait d’un petit festival de musique de chambre, à côté de Fribourg. C’était un petit événement assez discret, mais la musique contemporaine y avait une place de choix : Pierre Boulez, Wolfgang Rihm, l’Ensemble intercontemporain y étaient régulièrement invités – et George Benjamin aussi, bien entendu. Ce monsieur a beaucoup fait pour la musique de son temps et c’est devenu un ami très cher.>>>
Propos recueillis par J. S., programme ManiFeste-2015.