Suivant l'exemple de certaines pièces romantiques pour piano ou de Lieder faisant appel au sentiment de perte, cette pièce présente son matériau comme une série de refrains. Le matériau du début acquiert une plus grande résonance à chaque réapparition, se révélant complètement transfiguré à la fin de l'œuvre. Cet aspect de la pièce, une douleur récurrente, se reflète dans le titre, comme dans une allusion au luthiste élisabéthain John Dowland, dont le Semper Dowland semper dolens nous informe de temps en temps sur les timbres et l'univers harmonique de cette pièce. Le registre central du piano est étouffé jusqu'à la coda, au cours de laquelle le discours musical et la palette expressive finissent par se désintégrer. L'ample structure de la pièce s'organise également autour d'un « creux » central : deux larges « ailes », chacune d'elle décrivant essentiellement un nombre d'arcs descendants, séparés par un silence.
Thomas Adès, programme du Festival Musica 96.