Risognanze est un mot inventé par Niccolò Castiglioni. Un mot que l’on peut entendre de diverses manières : « risonanze » (résonances) ou « ri-sognare » (re-rêver). Le compositeur milanais décrit chaque mouvement comme un fragment de rêve — hautement coloré et d’une précision prodigieuse qui inlassablement nous échappe. Ils sont d’une extrême brièveté : fugaces, aphoristiques, alternant abruptement stases et fulgurances, ils dégagent toutefois un parfum de mélancolie songeuse et suspendue.
« À l’instar d’un dessin dont les lignes noires n’ont d’autre fonction que celle d’articuler la page blanche, la composition est, selon sa forme, un prolongement du silence, dont les notes articulent le silence par des sons », écrit Castiglioni.
Jérémie Szpirglas.
Note de programme du Concert final de l'Académie, dans le cadre du festival ManiFeste, le 1er juillet 2017 au Centre Pompidou.