« D'où vient cette autorité terrible des ciels ? Quel coup de poing a été donné sur la tôle de la nuit pour la faire vibrer ainsi, devenir si radieuse, de vibrations qui s'amplifient jusqu'à midi ? » (Francis Ponge, La Mounine)
De même que les représentations temporelles sont certes modifiées dans un tableau, mais que celui-ci ne parle pourtant pas toujours comme un reflet de sa temporalité, ainsi les représentations picturales qui parcourent le monde sonore de red and blue subissent des modifications, mais restent enracinées cependant dans la picturalité.
Soutenue par des couleurs instrumentales fortes, où chaque coup porté sur les instruments dit quelque chose de la rigidité du métal qui vibrera, la forme doit ainsi se former de manière paradoxale dans l'oreille de l'auditeur comme tableau et couleur.
« Dans le bleu simple du ciel l'âme plane doucement — et en quittant la dernière étoile elle se précipite, ailes déployées, vers l'infini. »
(Jean Paul, De la magie naturelle de nos facultés de représentation)
Johannes Schöllhorn, 9 septembre 2000, festival Voix Nouvelles, abbaye de Royaumont, France.