Mes expériences de musique électronique en temps réel lors de concerts m'ont appris que le recours aux dispositifs complexes offrait des structures sonores très riches et variées. Cependant, il est bien souvent difficile d'obtenir une définition claire et un contrôle du matériau parfois hasardeux. Le danger existe surtout lorsque l'interprétation dépend de plusieurs personnes, par exemple : l'instrumentiste, le responsable du synthétiseur et le régisseur du son.
Dans Piano Control, je voulais voir comment l'interprète pouvait contrôler par lui-même toutes les fonctions électroniques (c'est-à-dire jouer sur le synthétiseur) sans qu'il perde pour autant sa technique et sa réaction naturelle au piano.
Pour cela le synthétiseur est placé sur le piano et le pianiste doit jouer des deux instruments comme d'un seul, avec autant de virtuosité.
On atteint ainsi une précision qui n'est pas possible avec deux interprètes différents. Les fonctions manuelles de transformations du début de la pièce se développent en des fonctions automatiques à la fin.
Le matériel sonore traditionnel du piano est capté par un microphone de contact puis transformé par un synthétiseur.Ces transformations sont les suivantes pour les hauteurs le modulateur à anneau pour les timbres le filtre pour les rythmes le modulateur de forme (Enveloppe Shaper) pour la dynamique : l'amplification.
Les manipulations de tous les paramètres du son, dans cette pièce, se font manuellement, mais également par deux pédales réglant toutes les modulations ainsi que par un système automatique de Voltage Control (tension de commande).
Thomas Kessler.