Omar : du nom de Maurizio Ben Omar, percussionniste à qui l'œuvre est dédiée.
Omar s'inscrit dans la lignée de ces compositions pour un instrument seul qui, à partir de 1977, occupent une place importante dans la production de Donatoni. Des œuvres conçues chaque fois à la façon d'un diptyque réunissant deux pièces — comme deux radiographies de la « spécificité de l'instrument » : de ses « espaces de comportement ».
L'écriture de Donatoni enchevêtre des processus automatiques conduisant à « une croissance désordonnée, comparable aux résultats provoqués dans un organisme vivant par l'introduction d'un virus ». Un univers mouvant, une éclosion de figures qui embrassent, le temps d'un geste, des évolutions multiples.
La première pièce restreint les possibilités du timbre — seule une paire de baguettes est utilisée —, pour mieux opposer les blocs d'accords et les arabesques virtuoses : deux principes dont la germination crée le devenir du discours. La pièce semble s'achever par soubresauts, dans la prolifération du silence et le gel des registres.
Le second volet du diptyque exploite les différences de sonorité entre les baguettes molles et les baguettes dures. Poursuivant un trajet inverse du premier, il tend vers une intensité et une précipitation croissantes.
Peter Szendy.