<p>Les trois pièces pour ensemble <i><a href="/work/holz"><em>Holz</em></a></i>, <i><a href="/work/knochen"><em>Knochen</em></a></i> (créées au Konzerthaus de Vienne en 2000) et <em>Öl</em>, présentent de subtiles corrélations. Ces trois termes décrivent des combinaisons équivoques de matières organiques, sous-entendant l’existence d’une substance musicale fondamentale. <em>Holz</em> (« bois » en français) se fonde sur une structure à la fois solide et flexible — représentant d’une certaine manière le durcissement dans la croissance végétale — alors que <em>Knochen</em> (« os ») se caractérise par des passages stridents et tranchants, d’une grande dureté sonore. <em>Öl</em> (« huile »), pour sa part, matérialise une coulée visqueuse et dynamique, potentiellement explosive. Ce fleuve musical se concentre en de longues étendues mélodiques. La redéfinition de la mélodie dans la musique nouvelle est un des fondements de cette pièce. Par le biais de mon travail sur des germes musicaux abstraits, j’ai accédé inopinément à une montagne imaginaire. Le folklore fait irruption dans la musique là où les systèmes d’ordre perdent le contrôle. <br /><em>Öl</em> a été commandée par le Klangforum Wien pour un concert à l’Europäischer Musikmonat de Bâle en 2001. Le concert étant conçu comme une messe funèbre, <em>Öl</em> devait y tenir la place de la plainte. Suite à des atmosphères impétueuses, stridentes et agitées, une longue mélodie de vents, suivie d’un chœur final, porte la pièce à son paroxysme. Le pathos funéraire, tant apprécié par mes amis viennois, demeure cependant très fugace. L’objectif n’est pas d’aboutir à une distanciation surréaliste, mais de créer, à partir d’éléments apparemment anciens, un contexte constructif.</p><p><em>Enno Poppe.</em><br /></p>