Cette pièce faisait partie d'une sorte de petite « guirlande de Julie » composée par les pensionnaires de la Villa Médicis pour célébrer le bicentenaire de la mort de Mozart. Les autres pièces avaient été composées par Claude Lenners et Frédérick Martin, toutes les trois sur un thème imposé : le premier thème de l'adagio du Quintette K. 516 de Mozart en mi bémol.
Le thème est ici assez crypté mais il apparaît cependant note pour note, aux octaves près et instrumentalement diffracté, dans les dernières mesures.
La traduction du titre « Nous ne saurons jamais rien de ce mi » fait allusion à l’hilarité inoubliable d’un vieux maestro russe qui, lors d’un jury de composition qui siégeait à Rome, s’était demandé à propos du mi lu sur la partition d’un des candidats, s’il était bécarre, dièse ou bémol. Et toute la vanité des choses pour cet homme retiré du monde était dans l’ironie de cette phrase zézayée quatre fois en riant « non sapremo mai di questo mi ». Chez Mozart, il est bémol, sans contredit.
Extrait du livret du cd Gérard Pesson, Editions Accord-Una Corda (Universal), 4650798-2.