Cette pièce pour grand ensemble de vingt-deux instruments, commande de l’Ensemble intercontemporain, est avant tout un travail de recherche sur les combinaisons timbrales-harmoniques à partir d’analyses spectrales de modèles de résonances d’instruments à percussion (notamment des gongs, des cymbales et des tam-tams).
L’une des idées principales à l’origine de l’œuvre a été de transformer ces modèles par des processus de distorsion, de transposition, de filtrage et de décalage des fréquences.
Les possibilités harmoniques issues de ces analyses sont alors utilisées comme une couleur variant tout au long de la pièce, conçue comme un seul grand geste où s’établissent la directionnalité et l’articulation de l’énergie.
L’intégration d’une écriture solistique — toujours très articulée au niveau rythmique, avec un jeu instrumental virtuose et souvent dense — et le matériel harmonique issu des analyses et des transformations spectrales des modèles de résonance est l’un des enjeux principaux de l’œuvre.
Le titre de la pièce, Nel cielo appena arato (« le ciel qui vient d’être labouré »), fait allusion à cet univers de déchirement énergétique en constante transformation dans un élément éthéré d’accords et d’harmonies résonants.