Cette pièce s’inspire de l’effet papillon, selon lequel de petites actions peuvent avoir des répercussions importantes, souvent imprévisibles, sur des systèmes complexes. La musique comporte diverses impulsions brèves et abruptes qui ressemblent à la respiration. Ces impulsions déclenchent une réaction en chaîne au sein de l’orchestre, créant diverses textures, certaines chaotiques et d’autres rythmiquement structurées, avec des énergies changeantes.
L’œuvre comporte deux interprétations clés. Premièrement, elle plonge dans le domaine physique, où les impulsions symbolisent des processus corporels tels que la respiration, le flux sanguin et l’activité neuronale. La musique reflète la complexité cachée de ces phénomènes physiques, donnant l’impression d’un corps en détresse qui cherche à se détendre.
Deuxièmement, elle explore un concept social, représentant la façon dont les messages se transforment à travers différents canaux de communication, déformant souvent l’intention originale. Les impulsions musicales sont comme des messages, et les réponses orchestrales symbolisent leur évolution, se développant parfois de manière inattendue.
Ces deux interprétations sont liées par l’idée d’une communication déformée, d’influences multiples et de la détresse ressentie lorsque le contrôle est perdu, tant mentalement que physiquement. La pièce propose une exploration stimulante de l’interaction entre les mondes interne et externe, où de petites impulsions peuvent avoir des conséquences profondes et imprévues.
Tom Belkind, concert du Prix ELAN du 15 juin 2024 à la Maison de l'Orchestre national d'Île-de-France à Alfortville.